Naomi Osaka, Porte drapeau de la justice raciale.

Naomi Osaka est une joueuse de tennis japonaise, d’origine haïtienne, qui a grandi aux Etats Unis.

En 2018, elle fera le doublé US Open et Open d’Australie à seulement 21 ans. Elle deviendra plus la première joueuse de tennis à remporter un tournoi du Grand Chelem et à occuper la tête du classement mondial.

En 2020, elle remportera à nouveau l’US Open, tout en manifestant durant tout le tournoi, sa volonté de lutter à sa manière, contre le racisme aux Etats-Unis, et les violences policières exacerbées.

Victoire difficile

Osaka, s’est imposée, lors de la finale, face à la Biélorusse Victoria Azarenka, en trois sets. Elle avait perdu sèchement le premier set un (1) à six (6). Elle se rattrapera brillamment sur les deux sets suivants, qu’elle remportera sur le même score de six (6) à trois (3).

Naomi Osaka retrouvera, grâce à cette victoire, le 3ème rang mondial.

Refus de disputer la démi-finale du tournoi de Cincinnati

Après le boycott des matchs de NBA, pour protester contre les violences policières spécialement celle subit par Jacob Blake, Naomi Osaka avait décidé d’en faire de même et de boycotter sa demi-finale au tournoi de Cincinnati qui s’est disputé sur les mêmes courts que l’US Open (ndlr : à cause de la pandémie du COViD).

Elle s’était justifié :

En tant que femme noire, j’ai l’impression qu’il y a des questions beaucoup plus importantes qui nécessitent une attention immédiate, plutôt que de me regarder jouer au tennis.

Je ne m’attends pas à ce que quelque chose de radical se produise si je ne joue pas, mais si je peux engager une discussion dans un sport majoritairement blanc, je considère que c’est un pas dans la bonne direction.

Les matchs avaient alors été reporté et Naomi Osaka avait donc finalement participé au tournoi, avant d’être empêché de jouer la finale à cause d’une blessure à la cuisse.

Pour l’US Open, Naomi Osaka gardera la même détermination à faire changer les choses ; seule la manière a évolué.

Sept rencontres, sept masques, sept victimes honorés.

Du premier tour jusqu’à la finale, Naomi Osaka arborera sept (7) masques différents. Sept masques qui portait chacun le nom d’une personne noire, décédée suites à des violences policières, ou des crimes raciaux et dont les meurtriers n’ont ni été jugés, ni condamnés.

Elle explique :

Le but était de faire parler de ces problèmes.

Dans le désordre on peut citer :

• Breonna Taylor : Mortellement blessée par un tir policier lors d’une intervention dans son appartement, pour une enquête dont elle n’était pas le sujet principal.

• Elijah McClain : Mort en garde à vue, sans arme, étranglé, lors d’une arrestation par trois policiers blancs.

• Ahmaud Arbery : 25 ans, faisait son jogging à Brunswick, en Géorgie, le 23 février, lorsqu’il a été abattu par deux hommes blancs - un père et son fils.

• Trayvon Martin : 17 ans, désarmé, abattu par un surveillant de quartier, blanc.

• George Floyd : Un policier blanc, s’est agenouillé sur son cou pendant près de neuf minutes. Dans les vidéos on peut entendre M. Floyd le supplier à plusieurs reprises de s’arrêter, en disant “Je ne peux pas respirer.”

• Philando Castile : a été abattu lors d’un contrôle routier.

• Tamir Rice : un garçon afro-américain de 12 ans , a été tué par un policier blanc de 26 ans. Rice portait une réplique du pistolet jouet; Le policier l’a abattu presque immédiatement après son arrivée sur les lieux.

Autres actions

Naomi Osaka est également Ambassadrice de bonne volonté pour la promotion du sport haïtien. Elle a visité ce pays, en novembre 2018, reçu par le premier responsable de l’Etat Haïtien, qui l’a présenté comme :

un modèle pour la jeunesse haïtienne.

Aller au delà.

Au delà du sport, Naomi Osaka affirme vouloir, assumer sa diversité et apporter du changement dans un milieu qui est ordinairement très policé :

J’ai vraiment essayé de mûrir ces derniers temps. Je ne savais pas vraiment la forme que ça allait prendre, mais les leçons que j’ai apprises m’ont permis de progresser en tant que personne.

Je lis beaucoup de livres sur l’histoire haïtienne. Mon père en parle toujours. J’essaie de ne pas m’informer que grâce à la télévision ou internet.

Espérons que d’autres sportifs lui emboîteront le pas.